Comment faire boire un âne qui n'a pas soif

J'avoue avoir été particulièrement attentif, au cours de la campane présidentielle, aux abondantes idées de François Hollande à propos de la laïcité. Et quelque peu effrayé aussi, je le confesse, d'entendre des propos offensifs reléguant les religions à la sphère privée, comme si elles n'avaient (et n'avaient eu) aucun rôle dans la constitution de notre société. En bref, une laïcité promouvant l'athéisme ou l'agnosticisme, au lieu d'une laïcité apaisée, permettant le libre culte.

Cela m'amène à m'interroger sur le rôle du chrétien dans tout cela, notamment face à son appel sans ambiguïté : "Allez, de toutes les nations faites des disciples" (Mt 28, 19). Comment, sans prosélytisme débridé, répondre à cette exigence forte.

De toutes façons, le proverbe ne dit-il pas "on ne peut pas faire boir un âne qui n'a pas soif" ? Le père Loew propose la parabole suivante :

Comment faire boire un âne qui n'a pas soif ? Et comment, toute révérence gardée, donner la soif et le goût de Dieu aux hommes qui l'ont perdus ? Et qui se contentent du pastis ou du whisky, de la télé ou de l'auto ?

Des coups de bâton ? Mais l'âne est plus têtu que nos bâtons. Et cette méthode ancienne est déclarée trop directive par les éducateurs d'aujourd'hui.

Lui faire avaler du sel ? Pire encore et qui relève presque des tortures psychiatriques.

Comment donc faire boire cet âne en respectant sa liberté ?

Une seule réponse : trouver un autre âne qui a soif... et qui boira longuement, avec joie et volupté, au côté de son congénère. Non pas pour donner le bon exemple, mais parce qu'il a fondamentalement soif, vraiment, simplement soif, perpétuellement soif.

Un jour, peut-être, son frère, pris d'envie, se demandera s'il ne ferait pas bien de plonger, lui aussi, son museau dans le baquet d'eau fraîche.

Des hommes ayant soif de Dieu, plus efficaces que tant d'âneries racontées sur lui."

Une petite Madeleine de côte d'Ivoire en BD

Obligé de faire quelques heures de route pour rentrer voter le week-end dernier, j'en ai profité pour écouter la radio et je suis tombé totalement par hasard sur une longue émission avec Marguerite Abouet sur France Inter. Comment ça, vous ne connaissez pas Marguerite Abouet ? Bon, soyons clairs, je n'en avais absolument aucune idée non plus !

Bref, Marguerite est ivoirienne, venue en France au début des années 80, et est l'auteur d'une BD récompensée en 2007 à Angoulême sur son quartier d'Abidjan : Aya de Youpogon. Grand coup de coeur pour la tendresse avec laquelle elle traite ses personnages, tendresse parfaitement évoquée par le coup de crayon de son comparse dessinateur.

Comme elle dit "cette go m'enjaille", cette petite Aya est absolument attachante, alors n'hésitez pas !

PS : quand on combine élection présidentielle 2012 et Afrique, on obtient en ce moment des résultats bizarres à la sortie les urnes. Une BD comme celle-ci devrait remettre les choses à leur place quant à la place et la considération à donner à l'étranger !

Quel est le comble de l'entreprise sadique ?

Est-ce le gel des augmentations ? Nenni !
Le décalage de leur paiement de quatre mois sans rattrapage ? Mais point du tout !
Le 2e déménagement en moins de 3 ans ? Encore moins...

Non, vous êtes loin du compte, mes bons lecteurs, ceci n'est que calembredaines et coquecigrues !!!

Voici ce qui nous est arrivés, tandis que nous étions tranquillement en train, qui de travailler, qui de deviser gaiement au bureau : l'alarme incendie se met à retentir à toute force. Tout heureux de cette pause inopinée, nous descendons, traversons le bâtiment et sortons vers le point de ralliement. Sauf que... Il pleuvait à torrents ! Et nous voici donc, sous une pluie battante, sans aucun abri, à attendre patiemment que l'on nous donne l'ordre de rentrer. Un exercice incendie pendant une averse !!! Les indices précédents auraient dû nous mettre la puce à l'oreille, mais là, c'est sûr : on nous déteste !

                                            (Merci à Scott Adams)

"Je vous échange mes moutons contre votre or" : Invictus

Belle surprise ce soir, après avoir -enfin- regardé Invictus : une performance ma foi brillante de Morgan Freeman (un nom prédestiné pour jouer le rôle ?) en Nelson Mandela, convaincant, incarné.

De manière générale, j'aime beaucoup en ce moment les ouvrages ou films qui traitent des hommes de pouvoir, et en particulier ce qui touche aux processus de décisions dans ces moments cruciaux pour l'avenir de millions de personnes. J'ai ainsi dévoré avec beaucoup d'intérêt un très bon livre, Churchill, mai 1940, qui ne parle que de ces instants où le cabinet britannique va faire basculer la Grande-Bretagne dans la guerre.

Les impulsions données, à raison, par ces grands dirigeants de crise forcent le respect. D'un autre côté, il est parfois frappant de constater combien le fil conducteur qui a permis l'élaboration de la décision était mince, juste supposé. Voire parfois reposant sur des informations totalement erronées !

En ces périodes d'élection, c'est avec une certaine appréhension que je perçois ainsi cette incroyable qualité qu'il faut à un dirigeant : l'intuition. La quantité d'informations à traiter est, à ce niveau, tellement impressionante que c'est souvent en allant puiser au sein de ses convictions profondes, de son histoire, de son expérience que la décision va se prendre. Bien loin du factuel du moment, en particulier en temps de crise.

Espérons que le président qui sera élu aura ces intuitions profondes, quand il fera face à des choix qui nous engagent tous. Souhaitons qu'il ait cette expérience et cette conviction intérieure (et une foi ?) qui l'éclairera, bien mieux qu'aucun conseiller parfois.

Petit troupeau deviendra grand

On parle de mon blog ! 

Le bélier volant chez tante Victorine

Un livre dans le vent !

Et bien, me voilà avec l'embarras du choix pour mon premier véritable article. Que choisir ? La frénésie créatrice m'assaille et le doute me saisit : un billet politique sur la présidentielle et la candidature de Philippe Poutou, le roi des bisous ? Un guide des meilleurs spas du Sahara ? Un amer pamphlet contre les endives au jambon ? Non, non, non, je serai Châteaubriand ou rien et nous traiterons de littérature. Ah, vous voyez, vous allez être en bonne compagnie, sur ce blog !

Je cite, donc, un livre dont la lecture m'a coupé le souffle et dont je ne me suis remis qu'après plusieurs mois tant l'univers créé est hors-normes, et les personnages habités. J'ai nommé la Horde du Contrevent, d'Alain Damasio. Je vous engage à tenter l'aventure, dans un monde dicté, façonné, parfois même dévasté par le vent, soufflant toujours dans la même direction, accompagnés par la Horde. La Horde ? Un petit groupe d'hommes et de femmes, entraînés ensemble depuis leur plus tendre enfance, chacun à son poste, dans le seul but d'aller trouver la source du vent. Des dizaines de hordes s'y dont succédées, dans des périples de plusieurs décennies, toujours à pied. Aucun de ceux qui sont revenus ou restés en vie n'y est jamais parvenu, face à ce vent de plus en plus fort au fur et à mesure qu'on le remonte.

Des personnages auxquels on s'attache, avec lesquels on souffre et souffle, en courbant parfois soi-même l'échine face au vent, et une fin absolument remarquable, dramatique et absurde tout à la fois. Mon conseil : lisez-le !

File la laine

Et voilà, il faut que je finisse par regarder The Social Network, pour que je décide de tenter de dévoiler régulièrement un peu de mon intimité sur la toile ! Un vrai mouton, somme toute... C'est au final le côté attachant de Mark Z. qui m'a convaincu : rassurez-vous, lectrices, surtout la principale, contrairement à lui je ne crois pas que ce seul blog augmente singulièrement mes capacités de conquêtes féminines et ce ne sera donc pas son objet. Bon, j'admets que si je parviens à conter décemment quelques croustillantes expériences de papa débutant, mon sex-appeal saura bien grimper en flèche, à l'image de l'effet que je fais avec poussette et mignons mini-monstres à l'entrée de la crèche. D'accord, les puéricultrices sont une cible facile.

Bref, Bienvenue sur ce blog, j'espère vous emmener dans un univers optimiste et enrichissant. Bonne lecture !