samedi 19 mai 2012

Comment faire boire un âne qui n'a pas soif

J'avoue avoir été particulièrement attentif, au cours de la campane présidentielle, aux abondantes idées de François Hollande à propos de la laïcité. Et quelque peu effrayé aussi, je le confesse, d'entendre des propos offensifs reléguant les religions à la sphère privée, comme si elles n'avaient (et n'avaient eu) aucun rôle dans la constitution de notre société. En bref, une laïcité promouvant l'athéisme ou l'agnosticisme, au lieu d'une laïcité apaisée, permettant le libre culte.

Cela m'amène à m'interroger sur le rôle du chrétien dans tout cela, notamment face à son appel sans ambiguïté : "Allez, de toutes les nations faites des disciples" (Mt 28, 19). Comment, sans prosélytisme débridé, répondre à cette exigence forte.

De toutes façons, le proverbe ne dit-il pas "on ne peut pas faire boir un âne qui n'a pas soif" ? Le père Loew propose la parabole suivante :
Comment faire boire un âne qui n'a pas soif ? Et comment, toute révérence gardée, donner la soif et le goût de Dieu aux hommes qui l'ont perdus ? Et qui se contentent du pastis ou du whisky, de la télé ou de l'auto ?

Des coups de bâton ? Mais l'âne est plus têtu que nos bâtons. Et cette méthode ancienne est déclarée trop directive par les éducateurs d'aujourd'hui.

Lui faire avaler du sel ? Pire encore et qui relève presque des tortures psychiatriques.

Comment donc faire boire cet âne en respectant sa liberté ?

Une seule réponse : trouver un autre âne qui a soif... et qui boira longuement, avec joie et volupté, au côté de son congénère. Non pas pour donner le bon exemple, mais parce qu'il a fondamentalement soif, vraiment, simplement soif, perpétuellement soif.

Un jour, peut-être, son frère, pris d'envie, se demandera s'il ne ferait pas bien de plonger, lui aussi, son museau dans le baquet d'eau fraîche.

Des hommes ayant soif de Dieu, plus efficaces que tant d'âneries racontées sur lui."

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